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Ils ont non seulement menacé le paysage naturel, mais ils ont également eu des répercussions sur les activités de NAV CANADA et sur la manière dont elle soutient les collectivités et son personnel, notamment dans les régions où les feux de forêt ne sont pas courants. A l’heure des préparatifs pour l’été 2024, la Société est revenue sur les défis auxquels elle a été confrontée en 2023, ainsi que sur les efforts collectifs et la résilience des personnes qui l’ont aidée à traverser les périodes difficiles.

Au cœur de la région de la Grande Rivière, au Québec, Isabelle Lanouette, surveillante d’équipe à NAV CANADA forte d’une dizaine d’années d’expérience, s’est retrouvée aux premières lignes d’un défi de taille. Un incendie qui s’était déclaré au début du mois de mai dans la grande région de la Baie-James a pris une tournure inquiétante près de la Grande Rivière le vendredi 14 juillet. L’incendie se rapprochait de l’aéroport et l’on s’attendait à ce qu’il embrase ces installations de transport essentielles le jour suivant. 

« C’était une scène surréaliste, des ciels orangés et des journées d’une obscurité totale », raconte Mme Lanouette.

Son équipe, installée à un emplacement de travail par navette, travaillait selon un horaire atypique de trois semaines de travail et de deux semaines et demie de repos, avec une alternance d’équipes de jour et de nuit. Un petit groupe dévoué a joué un rôle essentiel en assurant la fluidité de la circulation aérienne dans la région.

La fermeture des routes, qui durait depuis déjà près d’une semaine, rendait l’approvisionnement difficile : le carburant, les vivres et d’autres produits de première nécessité se sont raréfiés. Alors que la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) luttait contre l’incendie, la menace s’est amplifiée et la Municipalité a décidé d’évacuer toute la population, soit environ 200 personnes, ainsi que les équipes d’Hydro-Québec et le personnel de NAV CANADA. Un avion d’évacuation a transporté tout le monde en sécurité à Montréal.

Pour la première fois de son histoire, l’aéroport de La Grande-Rivière a dû fermer complètement ses portes. M^me Lanouette et son équipe ont dû créer de nouvelles procédures pour s’adapter à la fermeture d’un emplacement. Des réunions quotidiennes avec les autorités de la localité de Radisson, les représentantes et représentants de la collectivité, Hydro-Québec et NAV CANADA ont été indispensables à la prise de décisions éclairées pendant cette période critique.

Après six jours de fermeture, il a été jugé sûr de rouvrir l’aéroport. Heureusement, l’infrastructure aéroportuaire est restée intacte et la région a pu de nouveau bénéficier du service aérien, qui lui est si crucial.

Pendant qu’on luttait contre le feu, l’aéroport a connu une augmentation de la circulation, les hélicoptères et le personnel de la SOPFEU contribuant à l’atmosphère d’effervescence. L’incendie était toujours actif, mais la menace immédiate s’était dissipée, ce qui a permis à l’équipe de reprendre ses activités et de contribuer au rétablissement et à la stabilité de la région de la Grande Rivière.

Au fil des jours, les feux de forêt ont persisté avec intensité et imprévisibilité dans d’autres régions du pays, la capacité d’adaptation et d’intervention de NAV CANADA. 

Les feux de forêt ont une incidence sur ses équipes dévouées, notamment les contrôleuses et contrôleurs de la circulation aérienne, les spécialistes de l’information de vol, les technologues et le personnel de soutien. Lors de la dernière année, ces personnes ont démontré leur capacité à s’adapter rapidement à des conditions changeantes et à des situations d’urgence en constante évolution. 

Le rôle que joue la Société lors des feux de forêt souligne sa capacité d’adaptation, sa réactivité et son expertise pour préserver la sécurité de l’espace aérien canadien pour tout le monde. Il consiste notamment à soutenir les activités de lutte contre les incendies, à fournir des exposés météorologiques et à collaborer avec les responsables gouvernementaux et les autorités locales, ainsi qu’à assurer la sécurité de ses actifs, comme les aides à la navigation et les emplacements.

Les leçons tirées et l’expérience acquise au cours de cette période difficile renforceront sans aucun doute la capacité de NAV CANADA à faire face aux crises avec autant de professionnalisme et de détermination.

Le Canada a connu une année record en ce qui concerne les feux de forêt en 2023. Les incendies ont brûlé une superficie supérieure à celle de la Grèce, soit 6,9 fois plus que la moyenne. C’est plus du double du précédent record établi en 1989.

Les incendies ont également été plus étendus que d’habitude, atteignant des forêts dans l’ouest, l’est et le nord du Canada. Au Québec, la probabilité de conditions météorologiques extrêmes liées aux incendies a doublé et le sud de la province a connu son plus grand incendie jamais observé.

« Comme on prévoit des catastrophes naturelles plus intenses et plus fréquentes, la préparation n’est plus qu’un simple avantage, elle est devenue essentielle à notre résilience pour assurer la continuité de nos services, constate André Charron, directeur, Sécurité et planification d’urgence à NAV CANADA. Un plus grand nombre de dangers climatiques se produisent simultanément ou en succession rapide, ce qui nous amène à nous concentrer davantage sur la planification des catastrophes et des urgences. »

Pour ce qui est de l’avenir, M. Charron ajoute que bon nombre des événements et des leçons apprises en 2023 aideront la Société à accroître sa résilience et sa capacité à relever les défis, ce qui l’aidera à s’adapter et à progresser.