23 mai 2019
L’été dernier, Marc Lacroix, gestionnaire, Opérations techniques, à NAV CANADA, a rencontré des collègues et fait la tournée de systèmes et d’emplacements dans l’une des régions les plus isolées du monde. Ce voyage l’a conduit dans trois lieux remarquables : d’abord à Iqaluit, puis à Resolute Bay et à Eureka – deux des endroits les plus nordiques au monde. Cette tournée était empreinte pour lui de nostalgie car elle le replongeait au début de sa carrière comme technologue, à l’époque où il a travaillé dans ces lieux.
Il fait périodiquement de tels déplacements, lesquels sont essentiels pour obtenir des rétroactions sur la façon dont il peut mieux soutenir les opérations techniques de la Société dans cette région du monde qui dépend du transport aérien pour s’approvisionner en aliments et marchandises et avoir accès aux soins médicaux. Dans le présent blogue, Marc partage ses photos et ses expériences, offrant un aperçu de la perspective qu’il a acquise pendant ses visites.
Se rendre dans le Grand Nord est une expérience incomparable. Si la région est bien desservie par des vols nolisés et commerciaux, aucun transporteur n’a cependant d’emprise sur la météo. Les pilotes là‑bas connaissent la région et son climat, et savent comment les conditions météo peuvent changer des plans en un instant. Tout pilote d’expérience dans l’Arctique connaît ces contraintes.
Après un vol commercial de trois heures depuis Montréal, mon premier arrêt a été à Iqaluit, capitale du Nunavut. Iqaluit compte environ 8 000 habitants, et regroupe plusieurs services essentiels (gouvernement, éducation, approvisionnements et soins médicaux) pour l’ensemble du territoire. L’aéroport d’Iqaluit est aussi un important aéroport de dégagement pour les transporteurs aériens en cas d’urgence. Un système de navigation aérienne efficace, fiable et prévisible est indispensable pour assurer ces services.
Nos technologues font une rotation par intermittence entre le Grand Nord et les emplacements au sud de la FIR de Montréal et doivent suivre un programme de formation sur chaque pièce d’équipement. Pour eux, le Nord est une excellente école qui leur permet de diversifier leur base de connaissances. Nous avons noté, aux Opérations techniques, l’incidence positive du travail à Iqaluit et à d’autres endroits semblables, qui offre aux technologues un développement accéléré précoce.
Resolute Bay
Resolute Bay se trouve dans l’archipel Arctique et est la deuxième communauté la plus nordique du Canada après Grise Fiord, sur l’île d’Ellesmere. Le village compte moins de 200 habitants. L’aéroport de Resolute Bay sert de principale plaque tournante pour tout le nord-est de l’Arctique, surtout en raison de sa longue piste et de l’équipement SNA connexe.
Nos deux technologues qui y font une rotation de six mois m’ont guidé dans la visite de notre aménagement et de la nouvelle aérogare impressionnante. Ensemble, ils veillent sur notre installation radio télécommandée, notre système d’atterrissage aux instruments (ILS) et d’autres aides à la navigation dans la région.
Ils m’ont grandement éclairé sur les défis du travail à Resolute Bay et m’ont permis de mieux comprendre comment nous pourrions soutenir l’emplacement. Les technologues vivent et travaillent dans un bâtiment adjacent à l’aéroport, où ils ont leurs logements, leur atelier et leur garage.
L’ILS et la longue piste permettent la venue de gros aéronefs commerciaux et la tenue d’opérations que l’on ne s’attendrait pas à voir aussi loin dans le Nord, ce qui permet d’appuyer d’importantes industries régionales, telles que l’extraction et l’exploration minière et le tourisme. Un système VOR/DME se trouve également près de l’aéroport.
Cela faisait 28 ans que je n’avais pas mis les pieds à Resolute Bay, et cette récente visite m’a donné une formidable occasion de réfléchir aux expériences mémorables que j’y ai vécues et de constater à quel point l’endroit avait changé.
Eureka
De Resolute Bay, j’ai pris un vol nolisé vers le nord jusqu’à Eureka, l’une des communautés les plus septentrionales du Canada, où il n’y a pas de vols commerciaux. Tout au long de l’année, une poignée de personnes vivent et travaillent en rotation dans cet avant‑poste isolé.
Cela comprend les employés de la station météo d’Environnement Canada qui remonte à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il s’agit d’une station radio d’aérodrome communautaire qui assure des services météo à nos clients en vertu d’une entente avec NAV CANADA.
Nous entretenons des rapports spéciaux avec la station. En plus des services météo, elle nous fournit toutes les formes de soutien possible. Quand nos technologues se rendent à Eureka, elle nous aide avec le transport, le logement et la logistique.
La station météo d’Eureka a vu le jour en 1947, dans le cadre d’un réseau de stations similaires que l’on s’était engagé à établir dans l’Arctique. J’y ai travaillé, il y a près de trois décennies, à l’entretien de nos systèmes et équipements. Le passage du temps n’a fait qu’aviver mes impressions et mon respect pour ceux qui vivent et travaillent ici; il s’agit d’une région de notre pays d’une beauté à couper le souffle que nous sommes peu nombreux à avoir la chance de visiter.
C’était une expérience fantastique de se retrouver là-bas avec la population locale et de revoir la beauté surnaturelle des paysages de l’Extrême-Arctique, ainsi que plusieurs représentants de la faune dans leur habitat naturel : bœufs musqués, loups, renards et lièvres arctiques.
La station météo d’Eureka est l’un des nombreux partenaires de l’industrie dans le Nord avec qui NAV CANADA collabore pour assurer une sécurité et un service de la plus haute qualité dans cette région du monde où le transport aérien est souvent le seul mode de transport viable.