24 juin 2020
Des métropoles aux endroits les plus éloignés du Canada, les technologues de la navigation aérienne de NAV CANADA assurent le soutien et l’entretien de l’équipement et de l’infrastructure essentiels au fonctionnement sécuritaire et efficace du système de navigation aérienne. La pandémie de COVID‑19 et les efforts pour la juguler ont changé considérablement la routine quotidienne de bien des technologues de première ligne, qui travaillent encore sur place et sur le terrain pour appuyer les services de la circulation aérienne.
C’est le cas de Jonathan Tremblay, technologue, Communications/navigation/surveillance (CNS), basé à Montréal. Il nous explique ce que ça signifie d’être employé essentiel dans son domaine et en quoi le maintien de la sécurité opérationnelle a pris un nouveau sens en ces temps difficiles.
Jonathan Tremblay, Technologue CNS
Jonathan Tremblay travaille à NAV CANADA depuis 2009 et est basé à la Tour de contrôle de Montréal. Il fait partie de l’équipe CNS Radar, qui assure l’entretien et la réparation de l’équipement sur le terrain, dont les systèmes radar, radio et météo, dans l’ensemble de la région d’information de vol.
Ce travail a parfois lieu dans la région de Montréal, mais l’équipe doit souvent se déplacer au Nunavik, une région ponctuée de petits villages éloignés dans le nord du Québec, pour effectuer ses travaux d’entretien. Tout déplacement dans le Nord pour assurer l’entretien d’équipement nécessite une planification et une préparation minutieuses. Depuis le début de la pandémie, c’est devenu encore plus complexe.
« Dans le Nord, il faut utiliser toutes ses habiletés, indique Jonathan. Il n’y a souvent pas de couverture cellulaire et on travaille parfois seul; il faut donc faire appel à toutes ses connaissances et à sa formation et être prêt à tout. Le simple fait de louer un véhicule peut s’avérer très difficile quand on est dans le Nord. »
Une dizaine d’emplacements dans le Nord du Québec relèvent de l’équipe CNS. Les technologues de NAV CANADA restreignent donc ces déplacements au strict minimum afin d’assurer la sécurité et la santé de tous.
Vols nolisés
Avant la pandémie, les technologues empruntaient un vol commercial pour se rendre aux emplacements éloignés, mais ces vols sont maintenant très rares. Récemment, Jonathan a dû prendre un vol nolisé pour se rendre à Aupaluk pour réparer une tour à vent.
Par ailleurs, l’équipe privilégie maintenant les allers-retours le même jour. En effet, comme les services médicaux sont extrêmement limités, il serait très risqué d’attraper la COVID-19 dans le Nord.
« C’est notre nouvelle normalité, précise le technologue. On prend le vol nolisé le matin et on revient plus tard dans la journée. On ne peut faire aucune erreur de planification. Il faut apporter tout ce dont on a besoin pour être sûr de pouvoir réparer le problème. Vêtements, pièces de rechange, équipement : il ne faut absolument rien oublier. »
Autre anecdote récente de voyage, Jonathan et deux collègues ont pris un vol cargo d’Air Inuit pour aller réparer un AWOS (Système automatisé d’observations météorologiques) à l’aéroport de Puvirnituq. « C’était un Boeing 737 cargo, alors Air Inuit a aménagé deux rangées de sièges à bord pour nous trois et deux agents de bord, explique Jonathan. Puvirnituq sert d’aérodrome de dégagement à de nombreux transporteurs dans le Nord. Air Inuit et d’autres étaient donc impatients de voir l’AWOS remis en service. »
Un sentiment de fierté
De retour à Montréal-Trudeau, la vie a changé autrement pour les technologues. Dans le cadre du nouveau système d’équipes mis en place, les technologues CNS ont été scindés en trois « équipes », séparées les unes des autres en tout temps pour éviter toute contamination croisée si quelqu’un devait tomber malade.
Chaque équipe CNS dispose d’un camion de NAV CANADA contenant tout l’équipement d’essai qu’il lui faut pour assurer l’entretien correctif de l’équipement situé à une distance de la Tour franchissable en voiture, ce qui réduit la nécessité d’entrer dans l’aménagement.
Les contrôleurs et les technologues ont aussi été séparés dans la Tour. Jonathan explique que ses collègues et lui s’adaptent le mieux possible à cette nouvelle normalité. Il est fier d’avoir été désigné travailleur essentiel aux premières lignes de l’exploitation, un rôle qu’il assume avec professionnalisme.
« Ça représente pour nous une grande motivation, souligne-t-il. Il est satisfaisant de savoir que notre travail a une incidence positive et que l’on fait partie de quelque chose d’important. »