30 janvier 2020
Le transport aérien ne cesse d’augmenter et avec lui, la demande en matière de capacité aéroportuaire. En prévision de cette croissance, NAV CANADA mène plusieurs initiatives visant à accroître le nombre de décollage et d’atterrissage par heure. Elle modifie notamment les normes d’espacement entre les aéronefs afin d’optimiser l’utilisation des pistes aux aéroports restreints en capacité.
La turbulence de sillage sous un nouveau jour
Les aéronefs créent de la turbulence dans leur sillage. Selon la croyance populaire, plus l’aéronef est gros, plus sa turbulence est forte. Depuis toujours, les aéronefs sont classés en fonction de leur poids, soit léger, moyen, lourd et super. Pour éviter qu’un aéronef ne rencontre de la turbulence de sillage, des minimums d’espacement ont été établis il y a plusieurs dizaines d’années pour assurer la sécurité de tous les aéronefs, quel que soit leur poids.
Aujourd’hui, les experts comprennent mieux la turbulence de sillage grâce aux avancées dans les techniques de mesure et la disponibilité des données de surveillance. Les types d’aéronefs s’étant beaucoup diversifiés au fil des années, il convient maintenant de mettre à jour ces normes d’espacement tout en continuant d’assurer la sécurité des aéronefs.
Normes d'espacement de turbulence de sillage amélioré
L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) instaure de nouvelles normes internationales d’espacement de turbulence de sillage, faisant passer les quatre catégories actuelles à sept groupes. Au lieu de classer les aéronefs selon leur poids, l’espacement de turbulence de sillage amélioré repose sur les caractéristiques de sillage de l’aéronef de tête et sur la résistance au sillage de l’aéronef qui suit.
Ces groupes dépendent principalement du poids maximal au décollage certifié, des caractéristiques de l’aile et de la vitesse.
Il importe de noter que les normes d’espacement de turbulence de sillage amélioré ont été conçues afin d’être aussi sécuritaires, sinon davantage, que les anciennes normes. Même si cette reclassification crée des normes d’espacement réduit dans certains cas, elle accroît également l’espacement pour les aéronefs les plus petits et vulnérables.
NAV CANADA est le premier membre de l’OACI à mettre en œuvre ces nouvelles normes d’espacement, qu’elle a déployées à l’aéroport Toronto Pearson en mai 2019.
Gains d'efficacité et économies de carburant
Ce niveau de précision accru offre aux contrôleurs une plus grande flexibilité au moment de réduire l’espacement entre certains aéronefs selon la composition du trafic. Ils peuvent alors mettre les aéronefs en séquence de manière à réduire l’espacement afin d’optimiser l’utilisation des pistes.
Ces normes d’espacement amélioré hausseront le taux d’arrivées aux principaux aéroports du Canada de jusqu’à trois aéronefs par heure. Aux aérodromes achalandés où le volume de trafic ne cesse d’augmenter, ces normes s’avèrent une excellente solution pour y optimiser la capacité.
L’aéroport Toronto Pearson constate déjà les avantages de l’espacement de turbulence de sillage amélioré, qui a été déployé le printemps dernier. Les aéronefs à destination de cet aéroport passent maintenant moins de temps en attente et économisent donc du carburant.
NAV CANADA prévoit intégrer ces nouvelles normes d’espacement à chacun des principaux aéroports du Canada. Il s’agit d’une de ses nombreuses façons de contribuer à la croissance et à l’amélioration de l’efficacité aux aéroports.